samedi 22 avril 2017

La vie ne danse qu'un instant



Le Caire, suivons une femme, Alice, américaine, correspondant de guerre pour le NY Herald tribune.
Hitler vient de prendre le pouvoir en Allemagne, que Mussolini dirige l’Italie envahit l’Éthiopie, la guerre civile fait rage en Espagne…l’Europe est sur des charbons ardents…informer dans toutes circonstances, par tous les moyens. Il faut être partout. Alice n’a pas choisi la facilité. Ce métier c’est sa passion, sa vie.
Alice est une femme  moderne pour son époque, une femme libre dans son métier comme dans ses amours. Elle croise Hemingway et sa femme, Mussolini, le comte Ciano ; s’éprend d’un très proche conseiller de ministre italien. Alice n’a peur de rien. Elle a ses convictions, est loyale envers sa patrie, mais n’hésite pas à sortir des chemins balisés. Alice, personnage complexe dont on découvre au fil de son histoire ses failles  est une femme forte, attachante, intelligente, et sachant percevoir très vite les ressorts de l’histoire qui se joue sous ses yeux. Theresa Revay nous en dresse un portrait tout en justesse. Il serait incomplet de ne voir dans ce roman qu’une histoire d’amour. Il y a derrière cela une fresque historique documentée, et précise où l’auteur décortique assez bien les dessous  des pouvoirs fascistes, et met en lumière le rôle ingrat du pape sans doute injustement accusé de passivité durant cette époque.
L’écriture est élégante offrant ainsi une lecture agréable, plaisante et rythmée. Nonobstant  la construction, chronologique, aurait supporté un peu plus d’audace et de complexité.

Merci aux éditions Albin Michel et Babélio pour cette masse critique.

La vie ne danse qu’un instant de Theresa Revay, chez Albin Michel (Mars 2017,510 pages)

Theresa Révay est née à Paris en 1965. Après des études de lettres, elle s'oriente vers la traduction de romans anglo-saxons et allemands. Son premier roman historique, Valentine ou le Temps des adieux, paraît aux éditions Belfond en 2002, suivi en 2005 de Livia Grandi ou le Souffle du destin, pour lequel elle sera finaliste du prix des Deux-Magots 2006 et son troisième en 2008, La Louve blanche. Traduite dans de nombreux pays, dont l'Allemagne et l'Italie, elle s'impose aujourd'hui comme l'une des romancières majeures de grandes fresques historiques.


2 commentaires: